Un caillou cassé en deux. Net.
Comme les colliers de cœur des amoureux.
Il garde une moitié dans une bouteille à la mer.
Elle regarde l’autre moitié accrochée à la terre.
Dans 10 ans, peut-être.
Cheveux d’algues entremêlés. Souffle coupé.
Amoureuse océane.
Elle s’abandonne.
Elle s’offre à la vie.
Elle se terre à la mort.
Entrelacs de bois mouillé. Craquements silencieux.
Amoureux en surplus de terre.
Il s’ancre.
Il s’enficelle à l’arbre.
Il lave les gouttes de pluie de tout soupçon.
Dressée sur la pointe des pieds
A la pointe du monde
Aiguille élancée, céleste
La laine de brume tombe et s’enchâsse.
Le tricot des nuages enveloppe pour un instant
Et la terre, et la mer, et les hommes.
Et lui. Elle ne le voit pas.
Il. Puissant.
Ouvre les tiroirs du ciel pour trouver sa route dans les mers déchirées.
Elle. Patiente.
Colorie les nuits de sable fin, grains à grains enfilés.
Elle silence le monde de certitudes qui s’accrochent au récif.
Les cailloux dans sa main respirent des miroirs d’eau.
Une transparence l’éblouit et lui éclate au visage comme une bulle de savon.
Une folie évanescente, envahie d’infinités.
Elle. Et il ne l’entend pas.
Deux pommes de pin accrochées à une même branche. Jumelles.
Comme il et elle.
Elle scrute la mosaïque océane à marée basse.
Il regarde s’écouler les veines de mer sableuses.
Arrêt. Main dans la main. Sur l’île.
10 ans. C’est maintenant.
Ecrit le 8 mai 2015
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