L’heure blanche

De la longue aiguille, elle ne retient rien.

Elle attend
Assise dans son fauteuil à bascule
Les jambes recouvertes d’un plaid assemblé de mille peaux.

Du dehors, elle ne se souvient plus.
Du dedans, elle observe juste le mur en face.

Il y a la photo, accrochée depuis l’éternité
Et le papier peint fleuri, passé depuis le temps du printemps à l’automne
Il y a la petite étagère chromée
Sur laquelle sont posés le napperon de dentelle et le vase ébréché
Et juste en bas, presque caché, les restes d’un dessin d’enfant, grondé d’un sourire froncé

Du dehors, elle ne se souvient plus.
Du dedans, elle observe juste sa solitude.

De la longue aiguille, elle ne retient rien.

Elle ne voit que la petite qui vient de terminer sa course.

L’heure blanche a sonné.
Elle s’est endormie.
Le plaid assemblé de mille peaux a glissé.
Elle ne l’a pas ramassé.

Ecrit le 15 décembre 2018
Droits réservés © 1001 petits pois

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